Je tiens à souligner la sortie de deux CD. D’abord, le tout dernier album de Cecilia Bartoli, une des cantatrices que je préfère, intitulé Sacrificium et qui présente l'histoire des castrats. Je viens de le découvrir hier soir et je suis sous le charme ! Sont rassemblés sur ce disque des airs de Nicola Porpora et d’Antonio Caldara, pour ne nommer qu’eux. L’édition limitée comprend un CD bonus de trois pièces dont une de Geminiano Giacomelli « Sposa, non ti conosci », air déchirant qui avait été repris et modifié dans Bajazet de Vivaldi sous le titre de « Sposa, son disprezzata ». J’ai aussi particulièrement aimé l’air de Caldara « Quel buon pastor son io », j’en ai encore la chair de poule ! Cet album s’inscrit dans la suite de Opera proibita paru en 2005.
Présentation par l’éditeur :
Sacrificium - Edition limitée
De tous temps, le phénomène des castrats a passionné les foules et alimenté tous les fantasmes. Le film Farinelli, il y a une quinzaine d’années, a grandement contribué à accroître l’intérêt du public pour ce type de voix et de phénomène. Cecilia Bartoli nous présente aujourd’hui SACRIFICIUM. SACRIFICIUM raconte l’histoire des castrats, avec tout ce que cette histoire a de complexe, de beau, de fascinant, de cruel … En effet pendant des siècles, des milliers de jeunes garçons ont été sacrifiés pour la beauté de la musique. Cecilia Bartoli a choisi de nous faire découvrir des joyaux perdus de la musique baroque, avec un album composé presque exclusivement de premières mondiales (pas moins de 11 titres absolument inédits !). Les arias présentées ici appartiennent au répertoire le plus virtuose qui ait jamais été composé pour la voix humaine – une alternance de pièces pour colorature, et d’airs lents, d’une sensualité affolante, écrits pour montrer l’extraordinaire capacité respiratoire de la plupart des castrats.L’album se concentre sur l’école napolitaine, qui a produit les superstars de l’époque : Farinelli et Cafarelli. Le Giardino Armonico dirigé par Giovanni Antonini, qui avait accompagné le succès de l’album Vivaldi, est un partenaire inspiré, idéal. La version de luxe (avec la couverture rigide et le petit livre - un abécédaire de l’histoire des castrats) contient 2 CDs – Le CD principal qui fait 76 minutes et comporte 11 premières mondiales sur 13 titres, et un deuxième CD bonus, dans lequel on retrouvera des thèmes célèbres, dont le cultissime Ombra mai Fu.
Sacrificium - Edition limitée
De tous temps, le phénomène des castrats a passionné les foules et alimenté tous les fantasmes. Le film Farinelli, il y a une quinzaine d’années, a grandement contribué à accroître l’intérêt du public pour ce type de voix et de phénomène. Cecilia Bartoli nous présente aujourd’hui SACRIFICIUM. SACRIFICIUM raconte l’histoire des castrats, avec tout ce que cette histoire a de complexe, de beau, de fascinant, de cruel … En effet pendant des siècles, des milliers de jeunes garçons ont été sacrifiés pour la beauté de la musique. Cecilia Bartoli a choisi de nous faire découvrir des joyaux perdus de la musique baroque, avec un album composé presque exclusivement de premières mondiales (pas moins de 11 titres absolument inédits !). Les arias présentées ici appartiennent au répertoire le plus virtuose qui ait jamais été composé pour la voix humaine – une alternance de pièces pour colorature, et d’airs lents, d’une sensualité affolante, écrits pour montrer l’extraordinaire capacité respiratoire de la plupart des castrats.L’album se concentre sur l’école napolitaine, qui a produit les superstars de l’époque : Farinelli et Cafarelli. Le Giardino Armonico dirigé par Giovanni Antonini, qui avait accompagné le succès de l’album Vivaldi, est un partenaire inspiré, idéal. La version de luxe (avec la couverture rigide et le petit livre - un abécédaire de l’histoire des castrats) contient 2 CDs – Le CD principal qui fait 76 minutes et comporte 11 premières mondiales sur 13 titres, et un deuxième CD bonus, dans lequel on retrouvera des thèmes célèbres, dont le cultissime Ombra mai Fu.
http://www.musicme.com/Cecilia-Bartoli/albums/Sacrificium-0028947820840.html?play=12
Le deuxième CD est sorti au courant de l’été mais je ne l’ai remarqué qu’hier. Contrairement à celui de Bartoli, je ne l’ai pas encore écouté intégralement. Magdalena Kožená en est à sa seconde participation avec Andrea Marcon. Après Handel elle poursuit avec des airs de Vivaldi. Je connaissais déjà son interprétation de Juditha Triumphans sous la direction d’Alessandro de Marchi dont je garde un bon souvenir.
Voici le texte de présentation qu’on trouve sur le site de la DeutscheGrammophon :
Trouver l'émotion et ne pas la quitter: Magdalena Kožená chante Vivaldi
Comme le révèle une lettre de 1737 dans laquelle Vivaldi se qualifie d'«entrepreneur indépendant» (franco intraprenditore), le compositeur des déjà célèbres Quatre Saisons se considérait en premier lieu non pas comme le violoniste virtuose et pionnier du concerto de soliste que nous connaissons aujourd'hui, mais comme un homme de théâtre. Il est vrai que depuis l'époque de son premier opéra, Ottone in villa, présenté à Vicence en 1713, jusqu'à son ultime séjour à Vienne où il mourut, le 27 ou 28 juillet 1741, il fut l'un des compositeurs d'opéras les plus actifs d'Italie du nord, montant ses propres œuvres au théâtre Sant'Angelo de sa Venise natale et voyageant à Rome, Florence, Milan, Mantoue et Vérone, et même aussi loin que Vienne et Prague pour aller voir diverses productions. Il prétendit - exagérant un peu sans doute - avoir composé 94 opéras, mais ils ne lui ont pas survécu (moins de trente nous sont parvenus intacts), et ce n'est que depuis une dizaine d'années que le mélomane moderne a commencé à se familiariser avec sa musique théâtrale grâce à un nombre croissant d'enregistrements et, de temps à autre, à quelque nouvelle production.
Pour Magdalena Kožená aussi il y avait des découvertes à faire quand l'idée vint, suite à son disque Haendel avec le Venice Baroque Orchestra (leur première collaboration), de se lancer dans un nouvel enregistrement consacré à l'opéra vivaldien. «Andrea Marcon et son orchestre vénitien ont cette musique dans le sang et ils ont fait des choses étonnantes auxquelles je ne m'attendais pas du tout. Par exemple quand ils ont commencé à jouer l'air Forse, o caro, in questi accenti (Farnace), j'ai immédiatement eu l'impression de me retrouver la nuit à Venise, bercée dans une gondole. Il y avait cette espèce de magie dans leur façon de jouer.»
Magdalena Kožená avoue être attirée par ce côté doux de l'art vivaldien; pourtant, quand on écoute de la musique vocale de Vivaldi, on est avant tout frappé par cette virtuosité éblouissante directement calquée sur son écriture instrumentale, qui semble se moquer éperdument des limites humaines des chanteurs. «Ces feux d'artifice représentent toujours un défi captivant pour moi, assure Magdalena Kožená, mais je n'ai pas mis tellement de ces airs virtuoses dans mon programme, bien que certains soient des chefs-d'œuvre - par exemple Armatae face (Juditha triumphans) ou Nel profondo (Orlando furioso) retenus sur ce disque. Ils sont amusants à chanter, c'est un peu comme aux jeux olympiques, vous vous demandez si vous allez y arriver ou pas.»
Dans les airs lents de Vivaldi, la simplicité est le véritable défi: comment tirer d'une écriture souvent très économe quelque chose d'essentiel? «L'important, c'est le climat du moment, explique Magdalena Kožená. Ces airs sont assez impressionnistes. Il faut trouver le climat particulier, éviter de s'accrocher au sens de chaque mot et accepter l'idée qu'on reste dans ce climat pendant un certain temps. C'est très zen de cette manière, très relaxant. J'aime écouter du Vivaldi quand il fait gris parce que c'est réconfortant et ça vous met en harmonie avec la nature.»
Il est difficile de ne pas faire la comparaison avec Haendel. Même si Vivaldi ne présente pas la même intensité émotionnelle, concède Magdalena Kožená, l'important est ailleurs, insiste-t-elle: «En enregistrant mon disque Haendel, j'ai fait du grand drame, mais la musique de Vivaldi ne le supporterait pas; toute exagération la détruirait. C'est comme le verre de Murano: la moindre erreur lui fait perdre sa magie, sa perfection. Bien sûr, on ne peut pas dire que Vivaldi ne soit pas émotionnel, mais songer au yoga, quand on vous demande de vous concentrer sur une chose et d'y trouver votre bonheur. Normalement, en musique, comme dans d'autres domaines, je recherche les grands contrastes, mais je ne pense pas que cela convienne à Vivaldi. Même si ses morceaux lents sont aussi des airs d'opéra où se profile un drame en filigrane, il faut trouver une seule émotion et ne pas la quitter. C'est bien plus difficile que l'aspect virtuose.»
Magdalena Kožená raconte qu'elle a passé de nombreuses heures à constituer ce programme, jetant son dévolu autant sur le registre de soprano que celui d'alto afin de mieux illustrer la variété d'approches du compositeur. Sa tâche a été simplifiée par l'aspect relativement méconnu de ce répertoire: «Je me suis vraiment sentie libre de choisir le meilleur musicalement du fait de l'absence d'airs archiconnus qui auraient été “indispensables" sur le disque.» Ce qui ne l'empêche pas d'avoir son air préféré, Gelido in ogni vena, extrait de Farnace. «C'est un chef-d'œuvre étonnant, complètement hors de ce monde, où pour le coup il y a du théâtre: le roi Farnace vient de découvrir que celui qu'il a donné l'ordre de tuer est son fils et il est complètement glacé par l'horreur.» Vivaldi semble lui aussi avoir réagi au drame de manière hautement personnelle: pour illustrer le sang qui se glace il a emprunté au froid premier mouvement de L'Hiver de ses Quatre Saisons.
Les disques d'airs de Vivaldi étant encore une denrée rare, ils signifient presque toujours un voyage en territoire inconnu. Pour Magdalena Kožená, le plaisir de la découverte s'est doublé du plaisir de travailler avec le Venice Baroque Orchestra, et comme il n'était pas possible de donner ces airs en concert avant l'enregistrement, leur interprétation n'a pas eu le temps de perdre sa fraîcheur. «J'avais un peu peur d'aller directement au studio, mais je savais que ça allait être fantastique de faire de la musique avec l'orchestre vénitien, et comme l'a dit Andrea, on ne pouvait que gagner dans l'échange musical, en fraîcheur et en spontanéité, en faisant les choses “sur le moment". Il avait raison!»
Lindsay Kemp
Le deuxième CD est sorti au courant de l’été mais je ne l’ai remarqué qu’hier. Contrairement à celui de Bartoli, je ne l’ai pas encore écouté intégralement. Magdalena Kožená en est à sa seconde participation avec Andrea Marcon. Après Handel elle poursuit avec des airs de Vivaldi. Je connaissais déjà son interprétation de Juditha Triumphans sous la direction d’Alessandro de Marchi dont je garde un bon souvenir.
Voici le texte de présentation qu’on trouve sur le site de la DeutscheGrammophon :
Trouver l'émotion et ne pas la quitter: Magdalena Kožená chante Vivaldi
Comme le révèle une lettre de 1737 dans laquelle Vivaldi se qualifie d'«entrepreneur indépendant» (franco intraprenditore), le compositeur des déjà célèbres Quatre Saisons se considérait en premier lieu non pas comme le violoniste virtuose et pionnier du concerto de soliste que nous connaissons aujourd'hui, mais comme un homme de théâtre. Il est vrai que depuis l'époque de son premier opéra, Ottone in villa, présenté à Vicence en 1713, jusqu'à son ultime séjour à Vienne où il mourut, le 27 ou 28 juillet 1741, il fut l'un des compositeurs d'opéras les plus actifs d'Italie du nord, montant ses propres œuvres au théâtre Sant'Angelo de sa Venise natale et voyageant à Rome, Florence, Milan, Mantoue et Vérone, et même aussi loin que Vienne et Prague pour aller voir diverses productions. Il prétendit - exagérant un peu sans doute - avoir composé 94 opéras, mais ils ne lui ont pas survécu (moins de trente nous sont parvenus intacts), et ce n'est que depuis une dizaine d'années que le mélomane moderne a commencé à se familiariser avec sa musique théâtrale grâce à un nombre croissant d'enregistrements et, de temps à autre, à quelque nouvelle production.
Pour Magdalena Kožená aussi il y avait des découvertes à faire quand l'idée vint, suite à son disque Haendel avec le Venice Baroque Orchestra (leur première collaboration), de se lancer dans un nouvel enregistrement consacré à l'opéra vivaldien. «Andrea Marcon et son orchestre vénitien ont cette musique dans le sang et ils ont fait des choses étonnantes auxquelles je ne m'attendais pas du tout. Par exemple quand ils ont commencé à jouer l'air Forse, o caro, in questi accenti (Farnace), j'ai immédiatement eu l'impression de me retrouver la nuit à Venise, bercée dans une gondole. Il y avait cette espèce de magie dans leur façon de jouer.»
Magdalena Kožená avoue être attirée par ce côté doux de l'art vivaldien; pourtant, quand on écoute de la musique vocale de Vivaldi, on est avant tout frappé par cette virtuosité éblouissante directement calquée sur son écriture instrumentale, qui semble se moquer éperdument des limites humaines des chanteurs. «Ces feux d'artifice représentent toujours un défi captivant pour moi, assure Magdalena Kožená, mais je n'ai pas mis tellement de ces airs virtuoses dans mon programme, bien que certains soient des chefs-d'œuvre - par exemple Armatae face (Juditha triumphans) ou Nel profondo (Orlando furioso) retenus sur ce disque. Ils sont amusants à chanter, c'est un peu comme aux jeux olympiques, vous vous demandez si vous allez y arriver ou pas.»
Dans les airs lents de Vivaldi, la simplicité est le véritable défi: comment tirer d'une écriture souvent très économe quelque chose d'essentiel? «L'important, c'est le climat du moment, explique Magdalena Kožená. Ces airs sont assez impressionnistes. Il faut trouver le climat particulier, éviter de s'accrocher au sens de chaque mot et accepter l'idée qu'on reste dans ce climat pendant un certain temps. C'est très zen de cette manière, très relaxant. J'aime écouter du Vivaldi quand il fait gris parce que c'est réconfortant et ça vous met en harmonie avec la nature.»
Il est difficile de ne pas faire la comparaison avec Haendel. Même si Vivaldi ne présente pas la même intensité émotionnelle, concède Magdalena Kožená, l'important est ailleurs, insiste-t-elle: «En enregistrant mon disque Haendel, j'ai fait du grand drame, mais la musique de Vivaldi ne le supporterait pas; toute exagération la détruirait. C'est comme le verre de Murano: la moindre erreur lui fait perdre sa magie, sa perfection. Bien sûr, on ne peut pas dire que Vivaldi ne soit pas émotionnel, mais songer au yoga, quand on vous demande de vous concentrer sur une chose et d'y trouver votre bonheur. Normalement, en musique, comme dans d'autres domaines, je recherche les grands contrastes, mais je ne pense pas que cela convienne à Vivaldi. Même si ses morceaux lents sont aussi des airs d'opéra où se profile un drame en filigrane, il faut trouver une seule émotion et ne pas la quitter. C'est bien plus difficile que l'aspect virtuose.»
Magdalena Kožená raconte qu'elle a passé de nombreuses heures à constituer ce programme, jetant son dévolu autant sur le registre de soprano que celui d'alto afin de mieux illustrer la variété d'approches du compositeur. Sa tâche a été simplifiée par l'aspect relativement méconnu de ce répertoire: «Je me suis vraiment sentie libre de choisir le meilleur musicalement du fait de l'absence d'airs archiconnus qui auraient été “indispensables" sur le disque.» Ce qui ne l'empêche pas d'avoir son air préféré, Gelido in ogni vena, extrait de Farnace. «C'est un chef-d'œuvre étonnant, complètement hors de ce monde, où pour le coup il y a du théâtre: le roi Farnace vient de découvrir que celui qu'il a donné l'ordre de tuer est son fils et il est complètement glacé par l'horreur.» Vivaldi semble lui aussi avoir réagi au drame de manière hautement personnelle: pour illustrer le sang qui se glace il a emprunté au froid premier mouvement de L'Hiver de ses Quatre Saisons.
Les disques d'airs de Vivaldi étant encore une denrée rare, ils signifient presque toujours un voyage en territoire inconnu. Pour Magdalena Kožená, le plaisir de la découverte s'est doublé du plaisir de travailler avec le Venice Baroque Orchestra, et comme il n'était pas possible de donner ces airs en concert avant l'enregistrement, leur interprétation n'a pas eu le temps de perdre sa fraîcheur. «J'avais un peu peur d'aller directement au studio, mais je savais que ça allait être fantastique de faire de la musique avec l'orchestre vénitien, et comme l'a dit Andrea, on ne pouvait que gagner dans l'échange musical, en fraîcheur et en spontanéité, en faisant les choses “sur le moment". Il avait raison!»
Lindsay Kemp
Antonio Caldara (1670 Venise-1736 Vienne)
« Très fécond compositeur vénitien d'opéras et d'oratorios, qui devint en 1716 vice-Kapellmeister de la cour impériale de Vienne sous l'autorité de Fux. Caldara servit comme enfant de choeur sous l'autorité de Giovanni Legrenzi à San Marco, où il apprit également la composition, la viole de gambe, le violoncelle et les instruments à clavier. Il publia ses premières oeuvres - sonates en trio et cantates pour soliste - dans les années 1690.
Sa nomination en 1699 au poste de maestro di cappella da chiesa e dal teatro par Ferdinando Carbo, duc de Mantoue, décida de sa carrière pour les productions d'opéras à sa cour ; le duc dépensait des sommes énormes, et Caldara eut les mains libres pour faire fructifier ses talents de compositeur dramatique (mais sa musique pour Mantoue n'a que très peu survécu). Il fut autorisé à travailler à Venise, Florence, Gênes et Rome, et accompagna peut-être le duc à Paris en 1704. En 1708, il quitta Mantoue pour Rome, où son oratorio de carême Il martino di Santa Catarina fut exécuté (vraisemblablement en la présence et avec l'assistance d'Alessandro Scarlatti, C. F. Cesarini, Bernardo Pasquini, Corelli et même Haendel) au palais du cardinal Ottoboni.
Espérant un poste de cour à Madrid ou à Vienne, Caldara partit immédiatement pour Barcelone, à la cour du prétendant autrichien Charles III, où son Il piu bel nome (texte de Pariati) eut l'honneur d'être le premier opéra italien représenté en Espagne. Il n'en garda pas moins ouvertes ses options italiennes : son opéra Sofonisbe (texte de Silvani) fut monté plus tard, dans l'année 1708, au Teatro San Giovanni Grisostomo de Venise.
Il retourna à Rome, devint maestro di cappella du marquis Ruspoli - poste convoité par le jeune Haendel - et passa plusieurs années à son service. Stimulé par les musiciens à sa disposition, Caldara composa une grande quantité de cantates pour soliste et en duo, quatre opéras, trois intermezzos et dix oratorios. Il enrichit graduellement son style vénitien de tournures galantes, utilisant de préférence des orchestres plus réduits, des textures favorisant le registre soprano, des rythmes de danse et des parties vocales coloratures conçues mstrumentalement.
A la mort soudaine de l'empereur Joseph Ier en 1711, Caldara estima prudent de renouer avec Charles III - appelé à devenir l'empereur Charles VI - à son retour d'Espagne via l'Italie du Nord. Caldara se rendit à Vienne en 1712, mais y trouva M. A. Ziani et J. J. Fux solidement installés dans les deux postes musicaux les plus importants. Lors de son voyage de retour, il s'arrêta à Salzbourg, où il fut bien reçu. Ziani mourut en 1715, et son successeur au poste de Kapellmeister fut Fux, ce qui laissa vacant celui de vice-Kapellmeister. Tout naturellement, le choix tomba sur Caldara, qui en 1716 retourna à Vienne, s'arrêtant de nouveau à la cour de Salzbourg (à laquelle de 1716 à 1727 il envoya tous les ans un nouvel opéra).
En tant qu'assistant de Fux, Caldara fut largement libéré de ses obligations de compositeur liturgique, et son aisance technique lui permit d'assumer à l'extérieur des tâches fort lucratives. Il fut chargé de composer tous les ans des opéras pour la fête de l'empereur, pour le carnaval à partir de 1726, et tous les deux ans pour la fête de l'impératrice. A partir de 1718, il mit en musique tous les nouveaux livrets d'opéras du poète de cour Apostolo Zeno et, à partir d'environ 1725, tous ses nouveaux livrets d'oratorios (drammi sacri). Influencé par Fux, et sous la pression de l'empereur, il modifia de nouveau son style compositionnel, qu'il enrichit de nouvelles tournures contrapuntiques. Mais ce fut Fux qui fournit l'opéra Costanza e Fontezza pour le couronnement de l'empereur comme roi de Bohème à Prague en 1723. Caldara dirigea néanmoins les représentations à Prague. Dans les années 1730, Métastase ayant succédé à Zeno, Caldara mit en musique plusieurs de ses livrets d'opéras et d'oratorios - ainsi que les livrets d'oratorios envoyés chaque année par Zeno de Venise (jusqu'en 1737). » (Guide de la Musique baroque)
À écouter également:
Maddalena ai piedi di Cristo (1700 c.)
Maria Cristina Kiehr, Rosa Domínguez, Bernarda Fink, Andreas Scholl, Gerd Türk, Ulrich Messthaler
Orchestre de la Schola Cantorem Basiliensis, dir. René Jacobs
Harmonia Mundi France (2 CD, rintracciabile anche a basso prezzo come cd-catalogo HMF, 1996).
Maria Cristina Kiehr, Rosa Domínguez, Bernarda Fink, Andreas Scholl, Gerd Türk, Ulrich Messthaler
Orchestre de la Schola Cantorem Basiliensis, dir. René Jacobs
Harmonia Mundi France (2 CD, rintracciabile anche a basso prezzo come cd-catalogo HMF, 1996).
Nous avons eu il y a deux semaines une journée spéciale Cécilia Bartoli sur Radio Classique,un régal,tour à tour interviewée,animatrice,et à l'écoute plus particulièrement des morceaux qu'elle interprête,la semaine suivante c'était le tour d'Anne Gastinel pour son album Iberica elle se produit du reste demain Aux Bouffes du Nord.
RépondreSupprimerMerci AnnaLivia,pour cet intermède musical
Un plaisir ton "Un po' di musica", superbe Sacrificium
RépondreSupprimeret j'aime beaucoup Magdalena Kozena.
Entre la fin d'été, 24° et le début d'automne dorée,
ton blog, est une invitation de lecture et musique pour mon beau dimanche de repos.
Merci AnnaLivia
Merci pour l'info Autour du Puits, je suis allée écouter cela sur le site de la radio. Toujours un plaisir d'écouter Bartoli!
RépondreSupprimerMerveilleuse Cecilia Bartoli.J'ai tous ces CD et je pense que c'est LA voix de notre siecle.Bouleversante.
RépondreSupprimerJe l'ai vue à une "dédicace" à la Fnac,gaie, tellement charmante,avec un petit mot aimable pour chacun.Ce fut un moment de bonheur.