Affichage des articles dont le libellé est Curiosité. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Curiosité. Afficher tous les articles

30 avril, 2020

Autour de Santa Lucia


Première gare Santa Lucia (1935)

Le point de départ de ce billet a été la découverte d’une photographie ancienne représentant un bâtiment qui m’était totalement inconnu. Après quelques recherches, j’ai appris qu’il s’agissait de l’ancienne gare Santa Lucia. Je me suis aperçue que je ne savais à peu près rien du développement urbanistique de ce coin de Venise. J’ai donc décidé de fouiller la question. Un retour dans le temps était nécessaire.
On a tendance à l’oublier, mais Venise n’a pas toujours été reliée à la terre ferme. Avant 1846, il n’y avait pas de pont entre le continent et Venise, les voyageurs n’arrivaient pas en train ou en voiture, ils arrivaient en bateau, plus précisément en burchiello. On trouve d’ailleurs nombre de témoignages et descriptions dans la littérature.
« Le Burchiello était jadis le seul moyen de transport, celui de Montaigne, du Président De Brosses, de Goethe et de Casanova dont les Mémoires s’ouvrent par une si jolie description de ce coche d’eau dont le musée Correr possède une maquette d’époque; embarcation à panneaux peints, avec des miroirs et des bougies murales […] » (p.106 Venises de Paul Morand)  
« Après avoir quitté Padoue, on suit le cours de la Brenta sur une route plate, poussiéreuse et ingrate. On éprouve une intense impression d’attente, jusqu’à ce que l’on parvienne à Fusina. On y prend le bateau, qui traverse les lagunes, entre des rives couvertes de hautes herbes et de roseaux et, à intervalles, des postes de sentinelles. Soudain, Venise se lève au-dessus de la mer. Pendant une heure et demie que dure la traversée qui, dans la terre ferme, vous mène à l’épouse de l’Adriatique, ce ne sont que cloches, tours, églises, quais que l’on découvre avec un sentiment mêlé de crainte et d’incrédulité. » (William Hazlitt, 1830)

À cette époque, ce n’est qu’au terme d’une longue et lente traversée sur la lagune que le voyageur d’avant 1846 découvre la cité des Doges.


Ce qui va déclencher les changements qui vont s’opérer à Venise au milieu du 19e siècle et à jamais en changer sa constitution est la construction du pont ferroviaire qui débuta en 1841 et qui sera inauguré en 1846. Ce pont qui traverse la lagune comporte 222 arches subdivisées en six sections et est d’une longueur d’environ 3.5km. À ce moment, la « gare » n’est qu’un bâtiment utilitaire situé en périphérie. La première vraie gare fut construite entre 1861-1865. Sa construction entraina la destruction de plusieurs édifices importants parmi lesquels : l’église et le monastère Santa Lucia, la scuola dei Nobili, le couvent Corpus Domini et plusieurs palais (Barzizza-Calbo Crotta, Bragadin Vescovi, Lion Cavazza, Priuli dalla Nave). Cette gare se situe au bord du Grand Canal, les escaliers donne directement sur le quai.

Francesco Guardi

Bernardo Bellotto

Canaletto (1730-40)

Francesco Guardi
 
 Portion du Grand Canal avant la construction de la gare


Église Santa Lucia qui fut détruite en 1860  

Plaque rappelant l'église détruite pour faire place à la gare


À partir de 1931 s’amorce la construction d’un second pont, cette fois destiné à la circulation automobile, entre la terre ferme et Venise.  Il sera inauguré en 1933 sous le nom de Ponte Littorio pour ensuite être rebaptisé Ponte della Libertà après la Seconde Guerre mondiale. En 1934, la ville lance un appel de projets afin de remplacer la gare par une nouvelle. Il se passera 20 ans avant que le projet ne voit le jour en 1954-55.

Pont ferroviaire et Ponte della Libertà

La nouvelle gare, de style rationaliste, se trouve en retrait de 20 mètres par rapport à la précédente et laisse place à une grande esplanade devant le parvis. 
La voilà telle qu'on la connait aujourd'hui.




Chronologie
1841-46 : construction du pont ferroviaire reliant Venise à la terre ferme
1860 : démolition de plusieurs églises, couvent et palais pour faire place à la gare
1861-65 : construction de la première gare
1931-34 : construction du pont de l’autoroute et Piazzale Roma
1934 : concours pour la création d’une nouvelle gare remporté par Angiolo Mazzoni et Virgilio Vallot mais le projet mettra une vingtaine d’années avant d’être complété par Paolo Perilli.
1954 : inauguration de la nouvelle gare
2009-2012 : travaux de rénovation

04 octobre, 2018

Un très beau site à explorer


J'ai découvert il y a quelque temps un très beau site sur la Venise "mineure". On y trouve des articles sur les jardins secrets ou moins connus ainsi que sur les petits détails tels que les patères, les cheminées, les corte sconte, les puits, etc. Il y a aussi des cartes interactives permettant de localiser différents éléments de la ville. Je suis loin d'avoir complètement exploré ce site mais il me plait déjà énormément et je vous le conseille! J'y retrouve la Venise que j'aime tant.

Voici l'adresse du site en question:

http://www.conoscerevenezia.it/


10 novembre, 2013

Quelque chose qui cloche...


Il y a parmi les tableaux exposés au MBAM une toile de Canaletto représentant la piazzetta, le môle et le Bucentaure le jour de la Sensa. On y voit le campanile de la piazza mais quelque chose cloche, il n’est pas droit. Un côté semble tout raboteux. Étrange, car le style de Canaletto est plutôt précis et presque photographique.

 Détail


Explication...

Après quelques recherches, j’ai trouvé l’explication. D’abord, un dessin de Canaletto datant de 1745 sur lequel on aperçoit le campanile en restauration. Ce dernier avait été frappé par la foudre le 23 avril 1745 entrainant l’écroulement partiel de sa structure et la mort de trois personnes. On trouve le récit de cet événement dans un livre intitulé "Narrazione istorica del campanile di San Marco in Venezia" (1745) de Giuseppe Filosi.




Voici le descriptif de la toile: "Le bucentaure au môle le jour de l'Ascension" (musée de Philadelphie) Les dommages subis par le campanile de San Marco sont apparents. Comme une note de la main de Canaletto, apposée sur le dessin correspondant, maintenant à Windsor, précise que le campanile fut frappé par la foudre le 23 avril 1745, le tableau peut-être exactement daté. Les dégâts furent en effet très vite réparés." (Tout l'oeuvre peint de Canaletto, p.111) 

Pour plus d'information:
http://www.royalcollection.org.uk/eGallery/object.asp?exhibition=ACANALETTO&exhibs=ACANALETTO5&object=907426&row=2&detail=about

17 mars, 2013

Perdu


Il est seul au milieu de nulle part ce portail étrange qu'on peut voir calle Sagredo non loin de l'arrêt de vaporetto Celestia entre l'Arsenal et San Francesco della Vigna. Il se dresse seul au milieu d'immeubles d'habitation dans un quartier populaire. Ma curiosité étant piquée, j'ai décidé de faire quelques recherches pour connaitre son histoire.
D'abord dans le guide Corto sconto: itinerari fantastici e nascosti di Corto Maltese a Venezia, il est mentionné dans le chapitre "Porta del mare". Mais rien sur son origine. Puis dans le Stradario, on avance qu'il s'agit probablement d'un vestige du mur qui délimitait le jardin du palais de la famille Sagredo. Dans le guide Touring Club Italiano, il est décrit ainsi: "un bel portale in pietre d'Istria con semicolonne tuscaniche a fasce di bugnato rustico prossimo ai modi del Longhena; sull'arco, stemma dei Sagredo". Je n'ai pas réussi à trouver beaucoup d'information sur ce palais détruit après la chute de la République, seulement un petit paragraphe dans Venezia scomparsa d'Alvise Zorzi.

24 septembre, 2012

16 août, 2012

Derrière l'église des Scalzi



En octobre dernier, j’ai eu la chance de découvrir un grand jardin potager dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Il est situé derrière l’église des Scalzi et circonscrit entre le rio de la Crea, la calle Priuli dei Cavaletti et la gare Santa Lucia. Le terrain en planté de vignes et autre plantes potagères. Les frères Carmelitani Scalzi fabriquent notamment du vin et des produits à base de mélisse. Le portail était exceptionnellement ouvert j’en ai profité pour demander au responsable si je pouvais visiter le jardin. Une belle découverte!

« Un medicamento antispasmodico e stimolante prodotto ancor oggi dai Carmelitani è l’acqua di melissa, ricavata da una piantina erbacea perenne di gradevole odore di limone, un infuso di foglie raccolte al momento della fioritura mescolate a chiodi di garofano, noce moscata, coriandoli e radici di angeica. A coltivarla sono i frati degli Scalzi che nella seconda metà del secolo scorso hanno ricomprato parte dell’antico brolo tra la chiesa e la stazione ferroviaria. È un grande orto con la cavana che si apre sul rio de la Crea. Un alto muro e una calle lo separano dalla stazione, la cui area, come si vede nella pianta dell’Ughi, era un tempo coperta di orti. I prodotti locali erano molto apprezzati come ci testimonia l’Aretino con la sua golosa descrizione dell’insalata nostrana [...]. p. 91-92 Giardini segreti a Venezia.












Petite chapelle tout au fond du jardin

Vue aérienne



10 juillet, 2012

Librairie Acqua Alta


Cette librairie est vraiment un lieu étonnant. J'ai découvert, 
lors de ma dernière visite, plusieurs pièces jamais visitées avant. 
Notamment une petite terrasse avec un poste d'observation situé 
en-haut d'un escalier de livres recouvert de tapis persans qui donne 
sur le rio. Il y a encore plus de chats! J'adore cet endroit!













Je rappelle l'adresse: Calle lunga S.M. Formosa, Castello 5176, Venise