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29 mars, 2013

Ex-casin du palazzo da Lezze





En se promenant autour de la scuola nuova della Misericordia, on peut voir un petit bâtiment ne payant pas de mine et que je croyais abandonné. Une de ses façades donne sur le rio de la Sensa en face de la fondamenta dell’Abazia. En faisant quelques recherches j’ai découvert qu’il s’agissait de l’ex-casin du palais da Lezze dont on peut voir l’imposante façade en pierre d’Istrie lorsqu’on va vers le campo de la Misericordia. Ce palais de style baroque datant de la moitié du 17e siècle et dont on attribue les plans à Longhena aurait notamment servi de modèle pour la construction du palais Labia. Il avait été commandé par le procurateur Giovanni da Lezze en 1624 et construit entre 1645-1670. La façade composée de trois ordres et décorée de marbres et de sculptures compte cinquante-neuf fenêtres et trente balcons. L’intérieur était décoré de fresques de Giandomenico Tiepolo et contenait une importante collection de tableaux de Titien, de Tintoret, de Véronèse et de Lazzarini. Ces trésors furent pillés et dispersés à la chute de la République. Des témoignages d’époque font état d’une magnifique cour-jardin décorée de sculptures de Francesco Cavrioli au fond de laquelle se trouvait le casin ce dernier étant tout ce qui reste de cette cour.
Le palais fut par la suite acheté par Giuseppe Antonelli (1793-1861), typographe et éditeur, qui y installa ses presses et transforma la salle de bal en atelier d’imprimerie. L’immeuble est aujourd’hui subdivisé en appartements.
J’ai appris que l’ex-casin avait été entièrement réaménagé et transformé en un magnifique appartement privé entre 2007-2008.

 L'ex-casin avant les travaux

 Dessins de Vicentini


Bibliographie:
Bassi, Elena. Palazzi di Venezia, p. 282-285
Crivellari Bizio, Marina. Campi veneziani, p.158
Tassini, Giuseppe. Curiosità veneziane, p.356-357
Brusegan, Marcello. La grande guida dei monumenti di Venezia, p. 72-73
Goy, Richard. Venice, an architectural guide, p. 153-154
Dixon Hunt, John. "The casino in the garden", p.126-129
Zucchetta, Emanuela. Antichi ridotti veneziani, p. 30-43

05 avril, 2011

Casino Venier


Situé au cœur des Mercerie entre le Rialto et la piazza San Marco, le casino Venier est depuis 1987 le siège de l’Alliance Française à Venise. Un lieu absolument charmant, à peine entrés nous sommes transportés à une autre époque.
J’ai enfin pu visiter cet endroit, qui me faisait depuis longtemps envie, en fin d’après-midi le 16 décembre dernier. Après notre visite des Servi, Hélène et moi avons foncé direction San Salvador afin de voir s’il était possible de visiter le casin. Arrivées sous le sottoportego delle Acque, sous le judas, nous avons sonné. Pas de réponse. Pourtant, l’endroit devrait être ouvert il n’est que 17h. Un autre couple se pose les mêmes questions que nous. Nous discutons un peu devant la porte close et au moment où nous allions partir, une jeune femme arrive à la course complètement essoufflée en s’excusant d’être en retard, qu’elle avait dû remplacer quelqu’un au pied levé… Elle nous dit que nous pouvons visiter, nous la suivons donc.  




« Le casino Venier fut construit, comme son nom l’indique, à la demande du procurateur Federico Venier. La disposition des pièces reprend, à une échelle réduite, la typologie traditionnelle des palais vénitiens, avec un salon rectangulaire central flanqué symétriquement, sur ses deux côtés les plus longs, par d’autres pièces : à gauche, une cuisine et une salle à manger ; à droite, une salle de jeu et un petit salon. La décoration, qui date des années 1750-1760, se compose de planchers en marbre aux motifs géométriques d’inspiration romaine, de stucs, de peintures à fresque, de miroirs, de cheminées en marbre, de portes en palissandre aux poignées en bronze sculpté.
Les ornementations du salon central sont en stucs or et couleurs pastel (rose, vert pâle et ivoire). Sur le plafond, des motifs floraux et des putti entourent le blason de la famille Venier. Les murs latéraux sont scandés par les figures des quatre vertus cardinales et des miroirs, qui servaient à intensifier l’éclairage des chandelles et à amplifier l’espace. Au milieu du plancher, une ouverture secrète permet de surveiller la porte du rez-de-chaussée. Derrière l’escalier d’entrée, se situe la salle des musiciens, séparée du salon par un mur surmonté de grilles, qui laissaient passer le son produit par leurs instruments…tout en donnant la possibilité d’espionner ce qui se passait dans le salon.
Sur le plafond, une fresque ayant pour thème Le Triomphe de Bacchus est entourée de stucs symbolisant les quatre saisons. Un miroir au cadre de bois sculpté surplombe une cheminée de marbre. Le plafond de la première pièce à droite est orné de scènes allégoriques en stucs or et ivoire, où le goût rococo tardif se mêle aux prémices de la rigueur néoclassique. Les murs latéraux ne présentent en revanche aucune décoration. La fresque du plafond de la seconde pièce à droite illustre une Allégorie du Progrès des Arts, discret hommage aux qualités de la maîtresse de maison. La cheminée est ornée de magnifiques faïences de Delft. C’est également dans cette pièce que se trouve le liagò, un petit balcon fermé, d’où l’on pouvait observer discrètement la calle et le pont voisins.
Entre 1977 et 1979, le Comité Français pour la Sauvegarde de Venise a fait restaurer les stucs du casino Venier, noircis par la fumée des bougies et enlaidis par des repeints opérés lors de travaux précédents. Entre 1992 et 1993, les fresques furent nettoyées, ce qui permit de leur rendre une meilleure lisibilité et de les attribuer à Jacopo Guarana et son atelier. Depuis 1987, le casino est le siège de l’Alliance française et l’on peut à nouveau y entendre la langue des Philosophes des Lumières… »




Les casini étaient de petites maisons, souvent au fond des jardins ou encore de petits appartements dans lesquels les nobles se rencontraient pour discuter, manger, se divertir, se reposer, s’adonner aux jeux de hasard entre autres choses… À la chute de la République, Venise comptait encore 136 casini privés. Celui-ci était administré par Elena Priuli, épouse du procurateur de Saint-Marc Federico Venier, une noble dame cultivée. Je ne suis malheureusement pas encore arrivée à trouver plus d’information sur elle.
Quelques détails : Il existait une sortie secrète, dissimulée derrière de fausses armoires, donnant sur la calle di Mezzo par laquelle on pouvait discrètement quitter les lieux sans repasser par le vestibule d’entrée. Ce genre de dispositif était fréquent.







Judas

Claires-voies permettant d'écouter les musiciens sans les voir





 
Informations pratiques :
Adresse : 4939 SM, Ponte dei Baretteri
Heures d’ouverture: 9h-13h et 15-18h
Pour une visite complète, il vaut mieux réserver car parfois certaines salles ne sont pas accessibles.