« Il était écrit, à ma page, dans le livre du destin, que l’an 1786, le 28 septembre au soir, à cinq heures, selon nos horloges, je verrais Venise pour la première fois, en débouchant de la Brenta dans les lagunes, et que, bientôt après, je poserais le pied dans cette merveilleuse ville insulaire, dans cette république de castors! Ainsi donc, Dieu soit loué! Venise n’est plus pour moi un simple mot, un vain nom, qui m’a tourmenté souvent, moi, l’ennemi mortel des paroles vides. » Goethe
30 août, 2009
Lumière du matin
« Il était écrit, à ma page, dans le livre du destin, que l’an 1786, le 28 septembre au soir, à cinq heures, selon nos horloges, je verrais Venise pour la première fois, en débouchant de la Brenta dans les lagunes, et que, bientôt après, je poserais le pied dans cette merveilleuse ville insulaire, dans cette république de castors! Ainsi donc, Dieu soit loué! Venise n’est plus pour moi un simple mot, un vain nom, qui m’a tourmenté souvent, moi, l’ennemi mortel des paroles vides. » Goethe
29 août, 2009
Rivalités à Venise
Titien, Tintoret, Véronèse… Rivalités à Venise
Événement au musée du Louvre : les plus grands peintres de Venise au XVIe siècle se donnent rendez-vous dans le Hall Napoléon pour une exposition révélant à travers leurs œuvres les rapports d’émulation ou de compétition qu’ils entretenaient. Composée de quatre-vingt-cinq tableaux, pour la plupart des chefs-d’oeuvre prêtés par les musées les plus prestigieux du monde, l’exposition entend éclairer cette noble rivalité en comparant des peintures de même sujet ou de sujet équivalent afin de montrer combien les artistes se sont influencés ou, au contraire, ont divergé pour proposer une vision personnelle d’un thème. Si Titien, peintre officiel de la République, domina toujours la scène, l’arrivée de nouvelles générations - Bassano, Tintoret, Véronèse, Palma le Jeune - et l’influence des évolutions artistiques de l’Italie centrale, entraînèrent des solutions originales dans le traitement des sujets chers aux Vénitiens dans la seconde moitié du XVIe siècle. « Parce qu’il avait en face de lui Véronèse, Tintoret dut apporter un soin particulier à ces peintures, car la présence d’un rival sert parfois de stimulant, dans la mesure où l’artiste met un point d’honneur à ne pas être surpassé. » Ce qu’écrit Carlo Ridolfi en 1642 est loin de concerner les seuls Tintoret et Véronèse. Tout en cherchant chacun sa propre voie, les grands artistes vénitiens de l’époque modèlent leurs parcours en fonction de celui des autres, au premier rang desquels figure, bien entendu, le maître incontesté que reste Titien. La concurrence joue donc un rôle majeur dans la création et le renouvellement de la peinture à Venise. Le régime politique très particulier de la République de Venise et sa structure sociale favorisent grandement la diversité artistique. La présence de nombreuses familles riches, nobles ou pas, l’importance de l’Eglise, en pleine Contre-Réforme, et le réseau des puissantes confréries, dites scuole, multiplient les opportunités de travail pour les artistes, dans un contexte où une vraie liberté préside à l’attribution des commandes. Obtenir de travailler pour ces différents mécènes entretient donc à Venise, peut-être plus qu’ailleurs encore, une rivalité constante entre les peintres. Cette rivalité va jusqu’à s’inscrire dans le cadre de concours organisés pour les commandes les plus prestigieuses, à l’instar de ce qui se fait aujourd’hui pour les grands projets d’architecture. Ce fut notamment le cas pour le décor de la Bibliothèque Marciana, de la Scuola di San Rocco et, le plus important de tous, de la tribune du Doge dans la Salle du Maggior Consiglio du palais des Doges. Les artistes vénitiens sont par ailleurs confrontés, en cette seconde moitié du XVIe siècle aux nouveautés et donc aux défis apportées par le maniérisme. L’exposition se propose de faire le point sur cet aspect peu connu de la peinture vénitienne et sur ce qui a conduit les artistes de la lagune à opérer une synthèse unique adaptant le maniérisme de l’Italie centrale à leur vision naturaliste du monde.
Lieu : Musée du Louvre, Hall Napoléon
Horaires : ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 18h, jusqu’à 20h le samedi et jusqu’à 22h les mercredi et vendredi.
Tarification :
Billet spécifique pour l’exposition Titien, Tintoret, Véronèse… Rivalités à Venise : 11 euros
Billet jumelé (collections permanentes + exposition Titien, Tintoret, Véronèse…Rivalités à Venise ) : 14 euros avant 18h, 12 euros après 18h les mercredi et vendredi
Renseignements : http://www.louvre.fr/
28 août, 2009
Autour de san Fantin
« Campiello S. Gaetano, où se trouvait l'ancienne scuola di S. Gaetano qui appartenait à la confrérie de la Trinité à Rome. Elle fut fondée le 24 février 1691 et en 1722 elle loua quelques maisons appartenant aux Molin qu'elle acheta ensuite en 1752. L'escalier extérieur de la maison Molin du XVe siècle est magnifique, bien que remanié. Le blason et certains vestiges vénéto-byzantins du XVIIIe s. sont également très intéressants. » (p.265 dans Trentes itinéraires)
27 août, 2009
San Angelo Raffaele
Les origines de sa fondation sont incertaines. Certains racontent qu’il s’agit de la deuxième plus ancienne église de Venise après celle de San Giacometto di Rialto. Elle daterait du 7e siècle et ferait partie des huit églises que fit ériger San Magno : « L’archange Raphaël lui apparut également et lui demanda d’ériger une église là où li verrait se rassembler une multitude d’oiseaux; ce qui se produisit à Dorsoduro, précisément è l’endroit où saint Magne fit par la suite bâtir l’église de San Raffaele Archangelo, l’Anzolo Rafael pour les Vénitiens. » (p.109 in Venezænigma de Alberto Toso Fei)
Mais il existe d’autres légendes entourant sa fondation…
Cette église brûla à plusieurs reprises. Elle fut complètement reconstruite selon les plans de Francesco Contin entre 1618-1639. Sa façade, dont on ne connait pas l’auteur, ne fut terminée qu’en 1735. On trouve au-dessus du portail principal une statue représentant l’ange Raphaël tenant Tobie par la main et accompagné d’un chien (motif que l’on peut également voir sur la façade de la Scuola dell’Angelo Custode sur le campo SS. Apostoli à Cannaregio).
Petit détail en passant, cette église est une des rares dont on peut faire le tour.
Elle a été restaurée de 2001-2004, retrouvant ainsi une blanche façade.
Le roman, que je n'ai pas encore lu, de Salley Vickers, L'Ange de Miss Garnet, paru en 2004, a considérablement fait augmenter le nombre de visiteurs dans cette église.
24 août, 2009
23 août, 2009
Autour du campo San Vio
Margelle de puits au centre du campo
Chapelle votive aussi dite Casa Pinto
En ce qui concerne l’église aujourd’hui disparue, elle se nommait Ss. Vito e Modesto (dite San Vio) et avait été fondée en 912. Elle subit plusieurs reconstructions, notamment suite à un incendie et à un affaissement du sol, et quelques restructurations au fil du temps. Au 14e siècle, pour l’embellir on ajouta à sa décoration des éléments architecturaux provenant du palais Tiepolo de Sant’Agostin qui avait été détruit en guise de représailles après la conjuration de Bajamonte Tiepolo le 15 juin 1310.
Détails (patères et croix récupérées de l'ancienne église)
Jardin de la casa Pinto
22 août, 2009
20 août, 2009
18 août, 2009
Ciels de Tiepolo
J'ai lu la semaine dernière un petit essai descriptif d'Alain Buisine intitulé Les ciels de Tiepolo. Un texte très agréable à lire, comme d'ailleurs la plupart des livres de cet auteur (cf. Dictionnaire amoureux et savant des couleurs de Venise, Cènes et banquets de Venise pour ne citer que ceux que j'ai déjà lus.
Voici la quatrième de couverture:
***
Je reparlerai de cet auteur dans les semaines à venir. Pour le moment, j'encaisse cette triste nouvelle.L'écrivain Alain Buisine est mort jeudi 2 juillet à l'âge de 60 ans.
Professeur à l'université Lille-III, il avait publié des ouvrages éclairés sur
Marcel Proust, Jean-Paul Sartre, Paul Verlaine et Pierre Loti. Mais aussi un
hommage au photographe Eugène Atget, artiste de la mélancolie, dans lequel il
osait dire le peu d'estime que lui inspiraient Ronis, Boubat, Doisneau ou
Cartier-Bresson (ed. Jacqueline Chambon), ainsi que des essais sur Le Grand
Meaulnes, d'Alain Fournier, ou sur Joris-Karl Huysmans. Il est l'auteur d'un
très bel ouvrage, L'Orient voilé, dans lequel il explore les beautés et les
interdits de l'Orient, ses paysages et ses femmes, à travers Gérard de Nerval,
Gustave Flaubert, Clérambault, Paul Bowles, Edgar P. Jacobs, Pierre Loti,
Isabelle Eberhardt (ed. Zulma).
17 août, 2009
Au fil de mes lectures...
1733 : Lorenzo Scacchi arrive à Venise pour travailler à l'imprimerie de son oncle. Très vite il est ensorcelé par les multiples sortilèges de la ville. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'une mystérieuse violoniste qui, dans l'ombre de Vivaldi, essaie de faire entendre sa voix. Voulant percer les mystères qui l'entourent, Lorenzo mène une enquête qui va le conduire au coeur de la communauté juive du ghetto de Venise.
2001 : Daniel Forster, venu cataloguer la superbe bibliothèque privée des Scacchi à l'ombre d'un tableau du Tintoret, La Tentation du Christ, découvre une partition anonyme, datée de 1733, objet de multiples convoitises. C'est le début d'une spirale d'intrigues, de meurtres et de secrets, dont les clés sont cachées dans l'histoire de la ville.
Avec ce roman salué par la critique internationale comme un des grands livres du genre, David Hewson mêle d'une main de maître suspense et érudition, multipliant fausses pistes et retournements à travers l'histoire religieuse et artistique de Venise.
J’avais mollement commencé la lecture de ce roman à l’automne dernier et je ne peux pas dire qu’il m’avait franchement accrochée. Je n’avais jusqu'à présent pas dépassé le cap des 200 pages… Hier, il faisait une chaleur caniculaire sur Montréal. La chaleur était telle que je n’avais pas l’énergie de bouger. J’ai donc décidé de reprendre ce livre qui traînait depuis déjà trop longtemps sur ma table de chevet et je ne l’ai pas regretté! J’ai lu toute la journée sous le ventilateur. Il ne me reste qu’une petite cinquantaine de pages. Passé le cap des 200 pages, le rythme de l’intrigue s’accélère (enfin), suspens allant crescendo. J'attends de découvrir la fin...
Dans un tout autre genre, j’ai lu dernièrement Mille jours à Venise de Marlena de Blasi, un récit paru au Mercure de France cette année.
Quatrième de couverture
Il y a aussi des passages plutôt amusants comme celui où les personnages entament des démarches administratives auprès du bureau d’état civil où ils sont finalement reçus au bout de cinq samedis par une dame « grise de partout » au milieu d’un bureau enfumé pour se faire dire : «Ces documents sont trop vieux, ils n’ont aucune valeur. Les lois ont changé. » « Trop vieux? Mais ils ont été établis en mars et nous ne sommes qu’en septembre! – Ah, cara mia, en six mois, tout peut changer en Italie. Nous sommes un pays en mouvement. Le gouvernement change, les entraîneurs de foot changent, tout change, même si rien ne change et il va falloir que vous le compreniez, cara mia. Vous allez devoir retourner aux États-Unis, y résider un certain temps, au moins un an, et faire refaire un nouveau dossier. » (p.154)
14 août, 2009
11 août, 2009
10 août, 2009
Histoires de villes
Voici le lien: http://www.rsr.ch/la-1ere/histoires-de-villes/selectedDate/3/8/2009#20090803-venise-1-2
Elles ont déjà été diffusées, mais il est possible de les réécouter durant un certain temps.
lundi 03 aout 2009
Venise (1/2)
Thomas Mann, Mort à Venise, Ed. Fayard
Ernest Hemingway, Au-delà du fleuve et sous les arbres, Ed. Gallimard
Eduoardo Mendoza, L’île enchantée, Ed. Le Seuil
Henry James, Les papiers d‘Aspern, Ed. Gallimard
Henri de Régnier, L’entrevue, Ed. Mercure de France
Marcel Proust, Albertine disparue, Ed. Gallimard
Carlo Gozzi, Mémoires inutiles, Ed. Phébus
Lorenzo da Ponte, Mémoires, Ed. Mercure de France
mardi 04 aout 2009
Venise (2/2)
Serge Rezvani, A proposito di Venezia, Ed. Autrement
Paul Morand, Venise, Ed. Gallimard
Giacomo Casanova, Histoire de ma vie, Ed. Robert Laffont
Hugo Pratt, Fable à Venise, préface, Ed. Casterman
Carlo Gozzi, Mémoires inutiles, Ed. Phébus
Carlo Goldoni, Mémoires de M. Goldoni pour servir à l’histoire de sa vie et à celle de son théâtre, Ed. Mercure de France
Lord Byron, Lettres et journaux intimes, Ed. Albin Michel
Éloge de Venise
Éloge de Venise, de Luigi Grotto Cieco d'Hadria, prononcée pour la consécration du Doge Sérénissime Luigi Mocenigo, le 23 août 1570.
09 août, 2009
Venise vue par...
James Holland (1800-1870)
Peintre et aquarelliste britannique. Il fut d'abord connu pour ses peintures de fleurs sur porcelaine. Après un voyage à Paris vers 1830, il commencera à peindre des paysages et se mettra à l'huile et à l'aquarelle. Il effectuera un premier voyage à Venise en 1835 et il y retournera en 1857.
Bolton Museum and Art Gallery, Lancashire, UK
View of the Molo and the Palazzo Ducale, Venice
A Side Canal in Cannaregio, Looking towards the Church of San Geremia
Un lien pour voir d'autres reproductions de tableaux de James Holland: http://www.artcyclopedia.com/artists/holland_james.html
06 août, 2009
Senza titolo
Chacun a son image, son rêve, son idée... Venise engendre par nature une myriade d'images, réelles et reflétées, les plus disparates, de la transparence à la confusion, au renvoi, au rejet, à l'envoûtement. Elle multiplie les comparaisons avec les autres villes, différentes pour chacun de nous; elle crée continuellement les tensions les plus étranges, souvent opposées, impensables ailleurs.
05 août, 2009
Visite à Torcello
Torcello fut jadis le premier noyau de Venise, son centre politique et économique. Au VIII et IXe siècle, cette île comptait environ 30000 habitants, 12 paroisses et 16 monastères. Il ne subsiste de ce passé que la belle cathédrale Santa Maria Assunta et l'église Santa Fosca. Entre l'arrêt du vaporetto et la cathédrale, après avoir croisé des chats qui jouaient près des poubelles, des chèvres, quelques volatiles et un bouc, j'ai aperçu le Ponte del Diavolo, pont sans parapet, qui était malheureusement en travaux depuis plusieurs années... J'ai bien entendu visité la cathédrale et admiré ses superbes mosaïques. Je n'ai pas visité le musée, peut-être était-il fermé?
Quelques points d'intérêt:
Musée de Torcello: http://sbmp.provincia.venezia.it/mir/musei/torcello/home.htm
Locanda Cipriani: http://www.locandacipriani.com/index.html