Un petit aperçu d'un livre superbe découvert cette semaine...
Détail du plafond de l'église San Giuseppe di Castello, fresque de Pietro Ricchi et Pietro Antonio Torri
Voûte du grand salon de la Ca'Dolfin
Détails décoratifs de la chapelle Venier, église des Scalzi
Détails décoratifs de la chapelle Venier, église des Scalzi
Présentation de l'éditeur
Dans l’histoire complexe de Venise, le Seicento – le XVIIe siècle– n’est pas un siècle comme les autres : il a offert à la République la toute dernière occasion de réagir, y compris par les arts, à l’inéluctable destin qui l’a reléguée dans un rôle de plus en plus marginal par rapport aux événements politiques européens.
C’est une période bien particulière, soucieuse de marquer visuellement le tissu de la ville par les signes majestueux du triomphe. Le Seicento vénitien qui confond augures, rêves et illusions avec la réalité concrète, politique ou sociale, a eu pour mots d’ordre l’excès et l’emphase. Un goût certain pour la profusion ornementale, le grotesque et le bizarre. Un désir effréné de « croître en grandeur ».
L’intention était claire : il s’agissait de susciter l’émerveillement. Et pour ce faire, la ville s’est mise en scène.
L’étonnante « représentation théâtrale » qui se déploie ainsi à l’intérieur mais aussi à l’extérieur des édifices finit par se diffuser dans tout Venise. Le baroque qui s’y décline est étroitement lié à la nature même de la ville, « fondée sur l’impossible », et à l’eau bien sûr, sa consistance si spécifique.
Au fil des ans, la vocation se tarit, l’élan triomphant s’épuise mais vers la fin du le XVIIe siècle et à l’aube du siècle suivant, on voit s’insinuer au côté du baroque un registre différent, plus détendu, dicté par l’esthétique naissante, le rococo, qui abandonne la fastueuse symétrie du baroque pour se tourner vers les petites choses et l’éphémère des sens, l’intime et l’impalpable.
C’est dans ce contexte que la République, ayant abandonné tout désir de puissance, s’est refermée sur une magnifique et imperturbable neutralité qui lui sera bientôt fatale.
C’est une période bien particulière, soucieuse de marquer visuellement le tissu de la ville par les signes majestueux du triomphe. Le Seicento vénitien qui confond augures, rêves et illusions avec la réalité concrète, politique ou sociale, a eu pour mots d’ordre l’excès et l’emphase. Un goût certain pour la profusion ornementale, le grotesque et le bizarre. Un désir effréné de « croître en grandeur ».
L’intention était claire : il s’agissait de susciter l’émerveillement. Et pour ce faire, la ville s’est mise en scène.
L’étonnante « représentation théâtrale » qui se déploie ainsi à l’intérieur mais aussi à l’extérieur des édifices finit par se diffuser dans tout Venise. Le baroque qui s’y décline est étroitement lié à la nature même de la ville, « fondée sur l’impossible », et à l’eau bien sûr, sa consistance si spécifique.
Au fil des ans, la vocation se tarit, l’élan triomphant s’épuise mais vers la fin du le XVIIe siècle et à l’aube du siècle suivant, on voit s’insinuer au côté du baroque un registre différent, plus détendu, dicté par l’esthétique naissante, le rococo, qui abandonne la fastueuse symétrie du baroque pour se tourner vers les petites choses et l’éphémère des sens, l’intime et l’impalpable.
C’est dans ce contexte que la République, ayant abandonné tout désir de puissance, s’est refermée sur une magnifique et imperturbable neutralité qui lui sera bientôt fatale.
LES AUTEURS
Filippo Pedrocco, historien d’art vénitien, est le directeur du musée du XVIIe siècle, la Ca’Rezzonico, à Venise. Il a notamment publié de nombreuses monographies sur d’éminents représentants de l’école vénitienne, de la Renaissance au XVIIe siècle.
Massimo Favilla a enseigné l’architecture urbaine et territoriale à l’université IUAV de Venise. C’est à l’université Ca’Foscari qu’il dispense actuellement des cours d’histoire de la critique d’art.
Ruggero Rugolo a enseigné l’Histoire de l’art moderne à l’Université Ca’Foscari. Il travaille maintenant à l’Institut Venète des Sciences, Lettres et Art de Venise.
Massimo Favilla a enseigné l’architecture urbaine et territoriale à l’université IUAV de Venise. C’est à l’université Ca’Foscari qu’il dispense actuellement des cours d’histoire de la critique d’art.
Ruggero Rugolo a enseigné l’Histoire de l’art moderne à l’Université Ca’Foscari. Il travaille maintenant à l’Institut Venète des Sciences, Lettres et Art de Venise.
LE PHOTOGRAPHE
Luca Sassi est photographe et éditeur ; il publie des livres d’art consacrés à l’architecture et à la photographie
Sommaire
Ornement et magnificence, entre obsession de la mort et désir effrené de grandeur (sculptures et architecture)Santa Maria della Salute.- Ca’ Pesaro. - Façade de l’église Santa Maria del Giglio. - Façade de l’église San Moisè. - Façade de l’église San Stae. - Monument du doge Giovanni Pesaro, église Santa Maria Gloriosa dei Frari. - Monument Mocenigo à San Lazzaro dei Mendicanti. - Chapelle Vendramin, San Pietro di Castello. - Monument du patriarche Giovanni Morosini, église des Théatins. - Monument Valier, église Santi Giovanni e Paolo. - Église des Théatins, chapelle Cornaro. - Maître-autel de Santa Maria della Salute. - Maître-autel de l’église degli Scalzi. - Maître-autel de l’église San Marziale
Symboles et mystères (bois sculpté) Stalles de la Scuola Grande di San Rocco. - Plafond de la bibliothèque de l’ancien couvent des Santi. – Église Giovanni e Paolo. - Fauteuils de la Ca’ Rezzonico
Le clair et l’obscur (fresques et peintures) Saint Jérôme inspiré par l’ange, église San Nicola da Tolentino. - Crucifixion avec sainte Marie-Madeleine, Ca’ Rezzonico. - Le Sauvetage miraculeux, église paroissiale de Malamocco. - La peste, escalier de la Scuola Grande di San Rocco. - Saint Benoît recommande à la Vierge le curé de l’église, église San Beneto. - L’Annonciation, Gallerie de l’Accademia. - Francesco Borgia assiste à l’exhumation de la dépouille de l’impératrice Isabelle. - Abside de l’église San Pietro di Castello. - Plafond de l’église San Pantalon. - Palazzo Ferro Fini. - Le pape Benoît III visitant le couvent de San Zaccaria et Le corps d’un saint présenté au Doge, église San Zaccaria. - Le triomphe de Venise, Ca’ Pesaro. - L’Aumône de saint Lorenzo Giustiniani, San Pietro di Castello. - Le vœu du doge Niccolò Contarini, San Pietro di Castello. - Plafond de l’église San Marziale. - Église San Stae. - Plafond du palais Sandi
Le “bel composto” vénitien (stucs, peintures, sculptures, architecture et achitecture feinte)Plafonds de l’église Sant’Alvise et San Giuseppe di Castello. - Salon de la Ca’ Dolfin. - Chapelle Del Medico. - Ca’ Zenobio. - Palazzetto Zane. - Palazzetto Correr à Murano. - Palazzo Albrizzi. - Palazzo Morosini à Santo Stefano. - Palazzo Barbaro. - Palazzo Sagredo. - Chapelle Sagredo, église San Francesco della Vigna. - Chapelle Manin, église degli Scalzi. - Église des Gesuiti. - Église des Gesuati.
Symboles et mystères (bois sculpté) Stalles de la Scuola Grande di San Rocco. - Plafond de la bibliothèque de l’ancien couvent des Santi. – Église Giovanni e Paolo. - Fauteuils de la Ca’ Rezzonico
Le clair et l’obscur (fresques et peintures) Saint Jérôme inspiré par l’ange, église San Nicola da Tolentino. - Crucifixion avec sainte Marie-Madeleine, Ca’ Rezzonico. - Le Sauvetage miraculeux, église paroissiale de Malamocco. - La peste, escalier de la Scuola Grande di San Rocco. - Saint Benoît recommande à la Vierge le curé de l’église, église San Beneto. - L’Annonciation, Gallerie de l’Accademia. - Francesco Borgia assiste à l’exhumation de la dépouille de l’impératrice Isabelle. - Abside de l’église San Pietro di Castello. - Plafond de l’église San Pantalon. - Palazzo Ferro Fini. - Le pape Benoît III visitant le couvent de San Zaccaria et Le corps d’un saint présenté au Doge, église San Zaccaria. - Le triomphe de Venise, Ca’ Pesaro. - L’Aumône de saint Lorenzo Giustiniani, San Pietro di Castello. - Le vœu du doge Niccolò Contarini, San Pietro di Castello. - Plafond de l’église San Marziale. - Église San Stae. - Plafond du palais Sandi
Le “bel composto” vénitien (stucs, peintures, sculptures, architecture et achitecture feinte)Plafonds de l’église Sant’Alvise et San Giuseppe di Castello. - Salon de la Ca’ Dolfin. - Chapelle Del Medico. - Ca’ Zenobio. - Palazzetto Zane. - Palazzetto Correr à Murano. - Palazzo Albrizzi. - Palazzo Morosini à Santo Stefano. - Palazzo Barbaro. - Palazzo Sagredo. - Chapelle Sagredo, église San Francesco della Vigna. - Chapelle Manin, église degli Scalzi. - Église des Gesuiti. - Église des Gesuati.
POINTS FORTS
Une étude très approfondie du baroque vénitien, à travers l’architecture, la peinture et l’utilisation de matières luxueuses
Une étude très approfondie du baroque vénitien, à travers l’architecture, la peinture et l’utilisation de matières luxueuses
Et l'émerveillement est finalement toujours présent...je suis admirative devant tous ces effets de "trompe l'oeil", qui apparaissent pour créer des niches, des sculptures ou des bas -reliefs dans les ciels de l'époque baroque!
RépondreSupprimerDanielle
Les éditions Mazenod devenues plus tard Citadelles sont une référence incontestable en matière de livres d'art. La qualité de leurs ouvrages est exceptionnelle. AnnaLivia, votre choix s'avère excellent.
RépondreSupprimerAnne
Anne: les photos sont absolument magnifiques!! J'attends maintenant de découvrir le texte. Le livre est certes très beau mais pas pratique pour lire au lit ni même sur les genoux...
RépondreSupprimerCe livre est effectivement magnifique,de plus pour une fois pour cet éditeur à un prix raisonnable.
RépondreSupprimerBien sûr tout est relatif,mais lorsque l'on connait les prix des livres de cet éditeur,celui-ci est presque bon marché