Cette exposition, actuellement à l'affiche au Palazzo Grassi à Venise, a été un de mes coups de coeur lors mon dernier séjour. Une magnifique exposition consacrée au photographe américain Irving Penn (1917-2009).
Texte de présentation extrait du communiqué de presse:
13/04/2014 – 31/12/2014
À partir du 13 avril 2014, Palazzo Grassi
présente « Irving Penn, Resonance », première grande exposition dédiée au
photographe américain Irving Penn (1917-2009) en Italie. L’exposition « Irving
Penn, Resonance », conçue par Pierre Apraxine et Matthieu Humery, présente 130
photographies, de la fin des années 1940 au milieu des années 1980, au deuxième
étage du Palazzo jusqu’au 31 décembre 2014. C’est la première fois que Palazzo
Grassi - Punta della Dogana-François Pinault Foundation organise une exposition
de photographies de la collection, manifestant ainsi son engagement à l’égard
de ce médium essentiel de la création. Une partie de ces photographies provient
de la collection de Kuniko Nomura, constituée dans les années 80 avec la
contribution d’Irving Penn lui-même. Ce dernier a en effet rassemblé dans cet
ensemble les œuvres qui, selon lui, pouvaient former une synthèse à la fois
complète et cohérente de son travail.
L’exposition réunit 82 tirages au platine, 29
tirages argentiques, 5 tirages dye-transfer aux couleurs éclatantes ainsi que
17 internégatifs encore jamais montrés. Elle parcourt les grands thèmes chers à
Irving Penn, qui, au delà de la diversité apparente de leurs sujets, ont tous
en commun de saisir l’éphémère dans toutes ses facettes. Ainsi en est-il de la
sélection de photographies de la série des « petits métiers » réalisée en
France, aux États-Unis et en Angleterre dans les années 1950. Convaincu que
leurs activités sont vouées à disparaître, Irving Penn immortalise dans son
studio des vendeurs de journaux, des marchands de rues, des chiffonniers, des
ramoneurs et bien d’autres encore, en tenue de travail. De même, les portraits
des célébrités du monde de la peinture, du cinéma et de la littérature des
années 1950 à 1970 – entre autres Pablo Picasso, Truman Capote, Marcel Duchamp,
Marlene Dietrich –, qui côtoient les clichés ethnographiques des habitants de
la République du Dahomey (années 1960), des aborigènes de Nouvelle-Guinée et
des hommes du Maroc (années 1960 et 1970), mettent en exergue avec force la
brièveté de l’existence que subit l’humanité, qu’elle soit nantie ou démunie,
célèbre ou inconnue.
Au sein de ce parcours, qui favorise les
dialogues et les correspondances entre oeuvres de sujets et de périodes
différents, la nature morte revêt une importance de premier plan : y sont
rassemblées les photographies de la fin des années 1970 et du début des années
1980, composées de mégots de cigarettes, de coupes de fruits, de Vanités –
assemblages de crânes, d’os et d’autres objets – ainsi que de crânes d’animaux
photographiés au Musée d’Histoire Naturelle de Prague en 1986 pour la série «
Cranium Architecture ». Ce large panorama, où des images très peu connues
voisinent avec les pièces les plus iconiques de son oeuvre, témoigne de l’esprit
de synthèse très particulier qui caractérise si fortement Irving Penn : chez
lui, la modernité ne s’oppose pas nécessairement au passé, le contrôle absolu
de chaque étape de la photographie, du studio au tirage (auquel il consacre une
importance et un soin sans équivalent) permet d’approcher au plus près la
vérité des choses et des êtres, dans un questionnement permanent sur le sens du
temps et sur celui de la vie et sa fragilité.
Pour approfondir et voir des photographies: