«Se perdre dans Venise, c'est se retrouver,
c'est se retrouver soi-même.»
Marcel Brion
30 juillet, 2009
Se perdre dans Venise
24 juillet, 2009
23 juillet, 2009
Liliana Magrini
Liliana Magrini (1917-1985) fut écrivain, traductrice, journaliste et critique. Elle est née à Venise. Après le lycée, elle s’inscrira à la faculté de Philosophie de Padoue.
Son premier roman, La Vestale, écrit en italien mais qui ne trouvera pas d’éditeur en Italie, elle le traduira ou plutôt le réécrira en français pour la maison d’édition Gallimard qui le publiera en 1953. Roman qui sera d’ailleurs bien accueilli par la critique française. Trois ans plus tard, elle fera paraître, toujours chez Gallimard, Carnet vénitien, un livre qu’elle écrira cette fois directement en français. « Cette vénitienne a écrit son livre en français. La finesse des tableaux et l’ambiguïté des sentiments suggérés témoignent d’une connaissance de notre langue dans ses moindres nuances. » (p.10, extrait de la préface de Roger Grenier) Elle a notamment traduit en italien Camus, Giono et Malraux et en français Les fiancés de Manzoni.
« Liliana Magrini est morte le 2 juillet 1985. Je l’avais rencontrée chez elle, à Noël 1963. Elle n’habitait plus Calle della Testa, près de Zanipolo, mais dans le quartier de l’Arsenal, un vieux palais, Calle Celsi. Il pleuvait, et comment oublier les pages de Carnet vénitien où elle met en scène le ballet des parapluies dans les calli étroites, avec des phrases qui sont le charme même.» p.13
Voici quelques passages glanés au fil des pages…
« La basilique commence à se doubler, sur le pavé, de reflets
liquides. » p.18
« […] au miroitement que seule peut avoir une eau calme dont
la surface se brise et se crispe en innombrables facettes, et dont le jeu se
prolonge sur les écaillures de la vieille brique qui rendent si vibrant ce
ruissellement lumineux : paillettes de grès, lueurs vertes de mousses, creux
blanc de sel ou jaune de soufre ou rose, par mille brisures la lumières se joue
et se réfracte et s’estompe et s’exalte. » p.24
« Chacun écoute, à travers la résonance d’autres vies, son
propre corps redevenu sensible, les incertitudes et les élans de son propre pas
parmi les pas des autres. » p.28
« Doucement polies par le frottements des pas humains et
l’effleurement des pattes de chats, les briques en arêtes de la corte
dell’Albero s’ouvrent comme spontanément sous la poussée des quatre grands
platanes aux troncs anciens, d’une dureté minérale. »p.38
« Ici, le soleil est comme une eau qui coule dans l’ombre :
les écaillures du plâtre, les craquelures des briques le font vibrer comme le
surface de la lagune la brise la crispe : au fond d’une calle, il suit
la ligne sinueuse d’un mur. La partie ensoleillé du pavé se sépare de l’ombre
suivant une frontière elle-même brisée par les dentelures de pierres ou les
festons de tuiles le long desquels glissent les rayons – ainsi toujours quelque
ombre recoupe la lumière, s’en retire, selon une démarche d’une extrême
douceur. » p.41
« L’eau des canaux et de la lagune, ce matin, d’un blanc
trouble de lessive, est soudain méchante sous le soleil étincelant. Où trouver
les mots pour dire le vert où, plus tard, le gel la figera, un vert cruel et
d’une trouble clarté. Elle paraît déjà plus pesante et comme coagulée. »
p.43
« Il n’est pas toujours facile d’aimer Venise, l’hiver. Il y
faut parfois quelque effort : et, toujours, un cœur bien attentif. Elle n’y aide
pas, dépouillée comme un théâtre en plein jour. Que le ciel colle, jaunâtre, aux
maisons, ou qu’il soit haut comme aujourd’hui, d’un gris translucide, jamais une
ombre, une lumière brisée ne distrait ou ne voile sa nudité. Ni l’eau : verte ou
grise, elle n’est qu’un miroir qui projette sur la ville une clarté cruelle. Les
jeux sont finis. » p.66
19 juillet, 2009
Orphée à Mantoue
Musique en mémoire
Sur la RSR cette semaine...
Orphée à Mantoue
L'Orphée de Monteverdi fête ses 400 ans.
Reportages à Mantoue de David Meichtry et Philippe Beaussant.
Réalisation: Bruno Séribat
[Nouvelle diffusion du 19 au 23 mars 2007]
Le 24 février 1607, un cercle d'amateurs mantouans distingués, l'"Accademia degli Invaghiti", assistaient au Palais Ducal à la représentation d'un nouvel opéra commandé par le Duc Vincenzo Gonzaga à son maître de musique, Claudio Monteverdi.
400 ans plus tard, sur les lieux mêmes, plus précisément dans le "Teatro Bibiena" construit au XVIIIème siècle, l'Académie Nationale Virgilienne de Mantoue, héritière directe des premiers auditeurs de l'Orfeo, fait résonner à nouveau ce chef-d'oeuvre dans le respect des sources monteverdiennes. Une résonance qui dépassera de loin les frontières de la Lombardie puisque la version montée - sous la direction musicale de Roberto Gini - fait appel par l'entremise d'un concours de chant à des jeunes voix baroques du monde entier. Espace 2 et les micros de David Meichtry rapportent pour cette semaine de Musique en mémoire les échos exclusifs de cet événement.
lundi 20 juillet 2009
Orphée à Mantoue (1/5)
Du Théâtre Bibiena à l'Eglise ducale Santa Barbara. Avec Roberto Gini, chef d'orchestre
mardi 21 juillet 2009
Orphée à Mantoue (2/5)
D'une "accademia" à l'autre. Avec Paolo Besutti, musicologue, de l'Accademia Nazionale Virgiliana
mercredi 22 juillet 2009
Orphée à Mantoue (3/5)
Mise en scène et art baroque. Avec Gianfranco De Bosio, metteur en scène
jeudi 23 juillet 2009
Orphée à Mantoue (4/5)
Dans les appartements d'Isabela D'Este. Avec Renata Casarin, historienne d'art, et Attilia Ferrari, traductrice
vendredi 24 juillet 2009
Orphée à Mantoue (5/5)
La représentation du 400ème. Avec Eduardo Egüez, luthiste, Baltazar Zuniga, Orfeo, et Roberto Gini.
15 juillet, 2009
Promenade dans Dorsoduro
Campiello entre l'Anzolo Rafael et San Sebastiano
11 juillet, 2009
Voyage en Italie
10 juillet, 2009
09 juillet, 2009
Librairies à Venise
Le paradis pour qui cherche des livres sur Venise. La librairie Acqua Alta dans le sestier de Castello est un véritable petit bijou. Elle est tenue par Luigi Frizzo et sa ribambelle de chats! Un lieu unique où les livres sont rangés dans des barques, des baignoires et... une gondole!
calle S. Aponal, San Polo 1228
05 juillet, 2009
03 juillet, 2009
Tiziano Scarpa
Articles en italien sur le sujet:
Dentelle de pierre
02 juillet, 2009
Autour du rio del Gaffaro
Nous apercevons ici la Casa Torres (1907-08), un exemple raffiné d’historicisme vénéto-byzantin teinté d’influences austro-allemandes. Elle est l’œuvre de Guiseppe Torres (1872-1935), architecte vénitien à qui l’on doit notamment le Tempio Votivo du Lido. C’est dans une demeure voisine de cette casa que naquit en 1789 Emmanuele Cicogna, l’auteur de Inscrizioni veneziane.
La Casa Torres avec sa forêt de cheminées
Rio del Gaffaro et ponte Marcello
Rio del Malcanton
Rio del Malcanton avec le petit jardin de la petite maison rouge (à gauche) qui fut accidentellement créé suite à une erreur de l’armée de l’air autrichienne qui en 1917 laissa tomber une bombe sur une partie de la maison alors qu’elle visait la gare (!). Les propriétaires n’ayant pas les moyens de la faire reconstruire transformèrent l’espace vacant en jardin.
Quelques palais en vrac:
Fondamenta Minotto, 143 : Palazzo Minotto (17e s.) Le peintre Vicenzo Giacomelli y aurait eu son atelier.
Façade du Palazzo Odoni
Détail de l'escalier de la cour
Escalier de la cour