«Se perdre dans Venise, c'est se retrouver,
c'est se retrouver soi-même.»
Marcel Brion
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«Se perdre dans Venise, c'est se retrouver,
c'est se retrouver soi-même.»
Marcel Brion
« La basilique commence à se doubler, sur le pavé, de reflets
liquides. » p.18
« […] au miroitement que seule peut avoir une eau calme dont
la surface se brise et se crispe en innombrables facettes, et dont le jeu se
prolonge sur les écaillures de la vieille brique qui rendent si vibrant ce
ruissellement lumineux : paillettes de grès, lueurs vertes de mousses, creux
blanc de sel ou jaune de soufre ou rose, par mille brisures la lumières se joue
et se réfracte et s’estompe et s’exalte. » p.24
« Chacun écoute, à travers la résonance d’autres vies, son
propre corps redevenu sensible, les incertitudes et les élans de son propre pas
parmi les pas des autres. » p.28
« Doucement polies par le frottements des pas humains et
l’effleurement des pattes de chats, les briques en arêtes de la corte
dell’Albero s’ouvrent comme spontanément sous la poussée des quatre grands
platanes aux troncs anciens, d’une dureté minérale. »p.38
« Ici, le soleil est comme une eau qui coule dans l’ombre :
les écaillures du plâtre, les craquelures des briques le font vibrer comme le
surface de la lagune la brise la crispe : au fond d’une calle, il suit
la ligne sinueuse d’un mur. La partie ensoleillé du pavé se sépare de l’ombre
suivant une frontière elle-même brisée par les dentelures de pierres ou les
festons de tuiles le long desquels glissent les rayons – ainsi toujours quelque
ombre recoupe la lumière, s’en retire, selon une démarche d’une extrême
douceur. » p.41
« L’eau des canaux et de la lagune, ce matin, d’un blanc
trouble de lessive, est soudain méchante sous le soleil étincelant. Où trouver
les mots pour dire le vert où, plus tard, le gel la figera, un vert cruel et
d’une trouble clarté. Elle paraît déjà plus pesante et comme coagulée. »
p.43
« Il n’est pas toujours facile d’aimer Venise, l’hiver. Il y
faut parfois quelque effort : et, toujours, un cœur bien attentif. Elle n’y aide
pas, dépouillée comme un théâtre en plein jour. Que le ciel colle, jaunâtre, aux
maisons, ou qu’il soit haut comme aujourd’hui, d’un gris translucide, jamais une
ombre, une lumière brisée ne distrait ou ne voile sa nudité. Ni l’eau : verte ou
grise, elle n’est qu’un miroir qui projette sur la ville une clarté cruelle. Les
jeux sont finis. » p.66
Le paradis pour qui cherche des livres sur Venise. La librairie Acqua Alta dans le sestier de Castello est un véritable petit bijou. Elle est tenue par Luigi Frizzo et sa ribambelle de chats! Un lieu unique où les livres sont rangés dans des barques, des baignoires et... une gondole!
Nous apercevons ici la Casa Torres (1907-08), un exemple raffiné d’historicisme vénéto-byzantin teinté d’influences austro-allemandes. Elle est l’œuvre de Guiseppe Torres (1872-1935), architecte vénitien à qui l’on doit notamment le Tempio Votivo du Lido. C’est dans une demeure voisine de cette casa que naquit en 1789 Emmanuele Cicogna, l’auteur de Inscrizioni veneziane.
La Casa Torres avec sa forêt de cheminées
Rio del Gaffaro et ponte Marcello
Rio del Malcanton
Rio del Malcanton avec le petit jardin de la petite maison rouge (à gauche) qui fut accidentellement créé suite à une erreur de l’armée de l’air autrichienne qui en 1917 laissa tomber une bombe sur une partie de la maison alors qu’elle visait la gare (!). Les propriétaires n’ayant pas les moyens de la faire reconstruire transformèrent l’espace vacant en jardin.
Quelques palais en vrac:
Fondamenta Minotto, 143 : Palazzo Minotto (17e s.) Le peintre Vicenzo Giacomelli y aurait eu son atelier.
Façade du Palazzo Odoni
Détail de l'escalier de la cour
Escalier de la cour