30 mars, 2010

John Singer Sargent (1856-1925)


Campo behind the Scuola di San Rocco (1880-82) Collection privée

Peintre et aquarelliste américain ayant vécu pratiquement toute sa vie en Europe. Il est né à Florence en 1856. Dès son jeune âge, il parle déjà couramment en plus de l’anglais, le français, l’italien et l’allemand. Sa jeunesse est marquée par les nombreux voyages de ses parents. Il entame vers 1874 des études de beaux-arts à Paris sous la direction de Charles-Émile-Auguste Duran (Carolus-Duran) portraitiste très en vue à l’époque. Il rencontrera durant cette période plusieurs étudiants américains. Ce n’est qu’à 21 ans qu’il effectue son premier voyage en Amérique.
Sargent est surtout connu pour ses portraits mais ce qui m’intéresse surtout sont ses paysages et plus particulièrement sa série sur Venise.
Sargent va à Venise pour la première fois en septembre 1880, il occupe alors un studio de la Ca’ Rezzonico, il y demeure jusqu’à février mars 1881. Puis, retour en août 1882 où il est accueilli chez les Curtis, lointains parents, dans le Palazzo Barbaro, endroit dans lequel il séjournera souvent. Ceci correspond à ce qu’on pourrait qualifier sa première période « vénitienne » où il produira plusieurs toiles à l’huile représentant des scènes de rues, des gens ordinaires dans un contexte de vie quotidienne, ainsi que quelques scènes d’intérieur au tons un peu sombres par rapport aux œuvres de sa deuxième période (1898-1913) où il revient à l’aquarelle. Thématique proche de celle de Whistler dans ses toiles du début.

Venetian Doorway (1900) Metropolitan Museum of Art, New York

Campo Sant'Agnese (1890) Wellesley College Museum
S. Giuseppe di Castello (1903-04) Isabella Stewart Gardner Museum, Boston

Une vision fragmentaire de Venise
Durant la seconde période vénitienne, c’est à partir de l’eau que Sargent aborde la ville, au ras des édifices. Ainsi les monuments sont rarement représentés dans leur intégralité. On ne voit parfois que la base des palais, un fragment d’église, des marches et autres détails architecturaux, une étroite calle qui débouche sur un canal… On est bien loin des vedute de Canaletto ou de Guardi. On est plutôt devant une Venise à échelle humaine qui me plaît beaucoup.

Café on the Riva degli Schiavoni (1881) Collection privée

29 mars, 2010

Corte del Prete (o dei Preti)




Un agréable petit endroit tranquille non loin de San Pantalon,
une église que je désespère de trouver un jour ouverte.
Peut-être aurais-je cette chance en mai?


27 mars, 2010

À Philippe

C'est avec une immense tristesse que j'ai appris ce matin
la nouvelle de ta disparition. Je garderai à jamais le souvenir
de notre unique rencontre en janvier 2009 à Paris
et le regret de ne pas avoir pu arpenter les
calli de Venise
avec toi au moins une fois.
Tu resteras présent dans la mémoire
de ceux qui t'ont connu.
Arrivederci, tu vas nous manquer!

25 mars, 2010

1589e anniversaire



« Une légende situe à cette époque — le 25 mars de l'année 421 après Jésus-Christ — la naissance de Venise dans les petites îles perdues et désertes le long d'un profond canal: rivus prealtus, rivus altus, le Rialto. Légende accueillie par la tradition vénitienne et que la politique vénitienne a faite sienne, y voyant la démonstration de la liberté originelle des Vénitiens, premiers occupants d'une zone abandonnée, qui n'a été soumise à personne. Plus tard, à l'époque des féroces querelles qui opposèrent les cités vénètes, Padoue tenta de s'approprier la légende, pour affirmer la suprématie de ses origines sur celles de Venise. C'est ainsi que naquit la fable selon laquelle le gouvernement de Padoue aurait envoyé en 421 trois consuls fonder la ville, y construisant l'église de San Giacomo di Rialto (San Giacometto) qui passe à tord pour la plus ancienne église vénitienne. » (p.12 La République du lion: Histoire de Venise d'Alvise Zorzi)

24 mars, 2010

Venise insolite et secrète

Je fais suivre un communiqué de presse annonçant la parution prochaine d'un guide que j'attends
déjà depuis plusieurs mois. Je remercie Stef pour cette précieuse information.

Bonjour,

les Editions Jonglez sont heureuses de vous annoncer la sortie prochaine du guide"Venise insolite et secrète" qui complète leurs guides insolites et secrets sur les villes et les régions d'Europe.
Le guide a été coécrit par l’éditeur Thomas Jonglez qui s'est installé à Venise il y a 5 ans pour les recherches et l'écriture de ce guide exceptionnel.
Ce nouveau guide permettra à tous les amoureux de Venise ainsi qu’aux Vénitiens eux-mêmes de repartir à la découverte de la ville la plus extraordinaire du globe, loin des sentiers battus.
Découvrez les secrets de la basilique Saint-Marc sans aucun touriste, déchiffrez enfin les chapiteaux du palais des Doges, empruntez le seul canal souterrain de Venise à la recherche de la sculpture alchimique du cheval ailé, allez déjeuner dans un restaurant exceptionnel caché dans une maison de pêcheur de la lagune, ouvrez l’œil sur les traces de la Teriaca, ce breuvage miracle qui fut longtemps fabriqué à Venise, déchiffrez les peintures de la scuola di san Rocco selon les principes de la kabbale hébraïque ou la construction de san Francesco della Vigna selon ceux de la kabbale musicale, visitez un cimetière souterrain inconnu, poussez les portes des palais et des monastères pour vous promener dans des jardins insoupçonnés, admirez l’extraordinaire bibliothèque oubliée du séminaire de Venise, dormez dans une sublime chambre cachée dans un palais, allez faire vos courses au marché de la prison pour femmes de la Giudecca, faites une retraite dans un merveilleux monastère de la lagune, à l’écart du monde…
Vous trouverez ci-joint le communiqué de presse ainsi que la couverture de “Venise insolite et secrète”.
Si vous souhaitez obtenir plus d'informations, vous pouvez me contacter aux coordonnées ci-dessous.

Cordialement
Stéphanie Jonglez

Editions Jonglez
stephanie@editionsjonglez.com
http://www.editionsjonglez.com/
Editions Jonglez
17 boulevard du Roi
78000 Versailles
01 39 51 09 87 / 06 15 38 42 76

23 mars, 2010

Un an déjà!



Un an déjà depuis le lancement de Mes Carnets Vénitiens! Comme le temps file…
Ce blog est né du désir de partager ma passion et d’échanger avec d’autres passionnés. Il faut dire qu'il a aussi mené à de belles rencontres et à la naissance de nouvelles amitiés.
Que demander de plus?

Je souhaite remercier mes lecteurs de leur fidélité.
C’est toujours avec un immense plaisir que je découvre vos commentaires!
Sachez que vous pouvez toujours m’écrire et que si vous ne souhaitez
pas que votre message soit publié je respecterai votre choix.
Vous pouvez également me transmettre votre adresse mail si vous préférez correspondre en marge du blog.

Merci et à bientôt pour la suite!

16 mars, 2010

Promenade à Venise avec Claudio Ronco





Extraits de l'émission Échappées Belles (16 janvier 2010)

Après-midi glorieux sur Montréal aujourd’hui, plus de 12 degrés (chose plutôt inhabituelle pour ici), du soleil. Sieste et lecture sur mon balcon en écoutant le chant des oiseaux. Le paradis! En rentrant, j’ai réécouté une série d’émissions « podcastées » il y a quelques temps sur la RSR : Bach à Venise en compagnie de Claudio Ronco (dont nous a déjà parlé Lorenzo).
Du pur bonheur! Balade sonore sur les canaux vénitiens, on se laisse bercer
par les paroles et la musique de Ronco... Un autre beau voyage virtuel.


Liens:

14 mars, 2010

Chiesa e Abbazia di San Gregorio



Église et abbazia San Gregorio (quelques détails)

Détail du plan de Jacopo de' Barbari (XVe s.)

Dans un coin que j’affectionne particulièrement entre la Salute et le Guggenheim se trouvent l’église et l’ex-abbazia di San Gregorio (qui est actuellement en travaux). L’église, qui abrite les laboratoires de restaurations de la Soprintendenza (est-ce encore le cas?), semble être une des seules qui ne se visitent pas. J’ai d’ailleurs lu que Piero Pazzi, l’auteur du Stradario, déplorait que malgré un règlement datant de 1939, l’édifice ne puisse être ouvert aux visiteurs, ne serait-ce qu’un jour par mois. On peut toujours rêver…
Un autre endroit que j’aurais aimé voir, mais qui fait désormais partie d’une propriété privée, est le joli petit cloître de l’abbazia que je ne connais que grâce à des photos trouvées sur le net ou dans les livres et par l’art (gravures, aquarelles…). Je me suis donc intéressée à l’histoire de cet ancien monastère.
L’histoire de cette église est lié à celle de l’abbaye, aujourd’hui disparue, de Sant’Ilario e Benedetto, monastère bénédictin, fondé en 819 sur un terrain offert par le doge Angelo Partecipazio, qui se trouvait entre Malcontenta et Gambarare et qui dû être abandonné suite à la déviation de la Brenta (1143) qui entraîna l’inondation complète des terres où se trouvait le monastère jusqu’à son abandon complet en 1349. Le transfert des moines vers san Gregorio à Venise s’amorce dès le XIe siècle. L’unique trace qui subsiste de Sant’Ilario est un fragment de pavement en mosaïques trois couleurs (blanc, rouge et noir) ainsi que quelques éléments architecturaux conservés au Museo Archeologico di Venezia. (voir livre Pavements de Venise, p.46 et 179)

Vers 1259, les moines obtinrent le droit d’utiliser le monastère de San Gregorio. Il est difficile de déterminer précisément les dimensions et la forme du complexe monastique à l’époque byzantine. Il devait exister une église probablement plus modeste que l’actuelle. Les moines auraient habité une maison érigée sur la rive du Grand Canal. L’église a subi une première reconstruction un siècle après sa fondation (IXe s.), puis une autre par Antonio da Cremona entre 1445-1461. L’édifice présente à ce moment un plan à nef unique avec trois absides polygonales (ressemblances avec celles des Frari). On trouvait à droite de l’église un grand espace libre servant de jardin et à gauche, le vaste complexe monastique qui occupait tout l’îlot entre ce qui est aujourd’hui le rio de la Salute et l’actuelle calle del Traghetto. Le monastère comprenait alors deux cloîtres. Le second fut détruit au moment de la construction du Palazzo Genovese au XIXe siècle. Ce cloître, si l’on se fie au plan de Jacopo de’Barbari aurait été similaire mais un peu plus grand que celui que l’on connaît. Voici la description qu’en faisait Antonio Quadri dans son Venezia, il Canal Grande, la Piazza San Marco (1828) : « lunghissimo, seppur basso, edificio che per secoli ha ospitato i monaci di San Gregorio. »

Œuvres qui se trouvaient dans l’église : sept autels avec retables de Tintoret, Renieri, Pietro Ricchi, scuola del Vivarini, Aliense, cav. Bambini et Vincentino.

L’église perd son statut abbatial en 1775 et est désacralisée en 1806. Ses locaux serviront notamment pour le raffinage d’or pour la Zecca. Elle sera restaurée entre 1959-1962 et deviendra le Laboratorio di restauro della Soprintendenza per i Beni Artistici e Storici di Venezia. J’ignore si l’église est toujours occupée par ces services.

Détail historique : Ce fut d’abord dans l’église de San Gregorio que furent inhumés les restes de Marcantonio Bragadin qui avait connu une fin atroce à Constantinople. « Dans un pilastre de l’église, à l’intérieur d’une cassette en bois de mélèze fut déposée, en 1580, la peau de Marcantonio Bragadin, le défenseur intrépide de Famagouste qui fut écorché vif par les Turcs en 1571. En 1575 un esclave du nom de Gerolamo Polidoro s’empara de la dépouille qui se trouvait dans l’Arsenal de Constantinople et la rapporta à Venise. » (p.596 Paolo Giordano) Ils ont depuis été transférés (le 18 mai 1596) à l’église Ss. Giovanni e Paolo.

L’ex-abbazia est aujourd’hui une propriété privée et elle est actuellement en restauration. Aux dernières nouvelles la façade côté rio de la Salute était de nouveau visible, mais pas celle côté Grand Canal. On verra l’état d’avancement des travaux en mai… L’endroit avait été acheté en janvier 2005 par Claudio Buziol qui est mort subitement quelques mois plus tard. Je crois qu’il appartient toujours à la famille Buziol, qui possède aussi un autre palais sur le Grand Canal, le palazzo Mangilli-Valmarana, siège de la Fondation Claudio Buziol (espace d’exposition d’art comtemporain).

Parmi les propriétaires précédents ont figuré :

Dans les années 1830, le grand cloître devint un établissement balnéaire "La Salute, All'Antica Abbazia di San Gregorio".
1905 : Nicolo Spada l’achète mais son projet de restauration est rejeté. Le bâtiment fut loué à un antiquaire
1916 : Il est vendu à Anne-Marie, dite Cyprienne Dubernet (Madame Hériot (puis Douine), l’amie d’Ernesta Stern, qui possédait aussi la Villa Hériot à la Giudecca)
1934 : Achat par Barbara Hutton et Alexis Mdivani
1942 : Nouvelle vente à la comtesse Margherita Galloti Spiridion in Tedeschi
1954: Famille Monzino je ne sais précisément jusqu’à quand?
?- décembre 2004 : Semenzato Casa d’Aste
Janvier 2005-… : Famille Buziol
(remerciements à VDP pour ces informations)

Vue aérienne de la zone

Chevêt de l'église et côté de l'ex-abbazia

Façade côté Grand Canal

Façade avec portail gothique du XIVe s. surmonté d'une niche abritant un S. Gregoire en majesté.
Quelques représentations de l'abbaye et du cloître au fil du temps...

Vue de Francesco Guardi (détail)

Vue de Francesco Guardi (détail)

Canaletto (détail)


Canaletto


Canaletto (détail)

Illustration de Otto von Ruppert


Photo de Ferdinando Ongania © RMN (Musée Orsay)



Gravure de Clarence Gagnon

William Logsdail (1882)

Antonietta Brandeis

Carte postale ancienne

Voici ce qu'en disait Ruskin: Church of San Gregorio on the Grand Canal. An important church of the fourteenth century, not desecrated, but still interesting. Its apse is on the little canal crossing from the Grand Canal to the Giudecca, beside the Church of the Salute, and is very characteristic of the rude ecclesiastical Gothic contemporary with the Ducal Palace. The entrance to its cloisters, from the Grand Canal, is somewhat later; a noble square door, with two windows on each side of t, the grandest examples in Venice of the late window of the fourth order.The cloister, to which this door gives entrance, is exactly contemporary with the finest work of the Ducal Palace, circa 1350. It is the loveliest cortile I know in Venice; its capitals consummate in design and execution; and the low wall on which they stand showing remnants of sculpture unique, as far as I know, in such application.

Miroir de Cannaregio



Devant la maison du Tintoret

11 mars, 2010

Matin de décembre





À peine sortie du train, bagages déposés à l'hôtel, me voilà déjà parcourant Cannaregio l'oeil émerveillé par tant de beauté. La journée s'annonce belle!

09 mars, 2010

Autour du sottoportego de la Malvasia Vechia


Le sottoportego se situe grosso modo entre la Fenice et le campo Sant'Angelo. On y accède par le campiello Marinoni già della Fenice. À propos de Mario Marinoni on peut lire une plaque apposée sur un mur extérieur de la Fenice.



Pont enjambant le rio de la Verona


Le petit immeuble décoré avec les boulets et les canons, utilisés par les Autrichiens pour bombarder Venise en 1849, se veut un symbole de l'indépendance vénitienne. Il a été dessiné et construit par l'ingénieur Carlo Ruffini (à qui l'on doit aussi l'hôtel Londra Palace) en 1869. Au-dessus de la porte on trouve un buste de Daniele Manin, héros de la révolte de1848-49 contre les Autrichiens, et dont je reparlerai dans un futur billet. Et au-dessus de lui, le symbole par excellence de Venise: le lion ailé.


Ricordi
de la eroica resistenza
di Venezia 1849


On trouve d'autres inscriptions sur la façade que je devrai aller voir de plus près en mai car je n'arrive pas à les lire en agrandissant ma photo...

03 mars, 2010

Ça avance...


J'ai mis un grand coup d'accélérateur dans le projet «carnet de voyage-album» depuis la semaine dernière. J'ai (enfin) fait imprimer une sélection de mes photos de septembre dernier (franchement, il était temps...) et j'ai acheté trois nouveaux albums hier. Le deuxième tri des photos est fait. Reste plus qu'à assembler et organiser.